
Comme chaque mois, je siégeais avec mes collègues pour une session plénière à Strasbourg. Retour sur les textes et moments importants de cette plénière.
La Syrie n’est pas un pays sûr.
Le service danois de l'immigration a récemment ajouté les régions de Lattaquié et de Tartous en Syrie à la liste des régions syriennes jugées sûres pour le retour des réfugiés syriens, ce qui signifie que les réfugiés pourraient perdre leur statut temporaire et être renvoyés en Syrie.
Avec mes collègues de La Gauche, Malin Bjork et Nikolaj Villumsen et d’autres nous nous sommes mobilisés pour dénoncer la décision du gouvernement danois qui met en danger le peuple syrien. Cette décision arbitraire et inhumaine ne prend pas en compte les multiples rapports d’ONG des droits humains qui alertent sur la situation des réfugiés une fois revenu en Syrie.
Le Danemark doit revenir sur sa décision pour ne pas conforter le régime autoritaire de Bachar Al-Assad dans sa folie, nous devons protéger les réfugiés et tous les droits fondamentaux.
Droits des femmes en Afghanistan
Depuis la prise du pays par les Talibans en août 2021, les droits des femmes se restreignent de jour en jour. Petit à petit, tous leurs droits fondamentaux sont retirés et l’’exclusion des femmes de la vie politique et publique est de plus en plus marquée.
C’est particulier à l’éducation pour les jeunes filles que les gouvernants s’attaquent de plein front. L’accès des filles à l’éducation est de plus en plus réduit et les Talibans sont allés jusqu’à la suspension de l’éducation des filles à partir de la primaire. En parallèle le contenu des cours a été modifié pour en faire uniquement des cours de religion et un réseau d’écoles religieuses est installé dans l’ensemble du pays. Le droit à l’instruction est un droit fondamental. Et pour le défendre, des militants et militantes dans tout le pays se mobilisent pour le défendre. Parmi eux, Madiullah Wesa, s’est battu pour l’accès à l’éducation des fillettes en essayant de créer des écoles et bibliothèques pour filles en accord avec des chefs locaux. Et cela n’a évidemment pas plus au gouvernement, qui l’a fait arrêter le 27 mars dernier. Depuis, il n’a eu aucun échange avec l’extérieur.
Partout dans le monde, les droits fondamentaux des femmes sont attaqués de toutes parts. Et c’est notre devoir de continuer à nous battre.
Pacte Asile Migration
Durant cette plénière, il y a eu un léger flottement provoqué par l’extrême droite sur le pacte asile et migration, étonnant ? Non. Alors que le pacte a été voté en Commission des libertés civiles et justice sociale, il y a maintenant deux semaines, le groupe ECR (Conservateurs et réformistes européens) a décidé de “challenger” le résultat du vote parce que cela ne leur correspondait pas.
Ces textes ne me vont pas non plus mais pour des raisons totalement opposées, ces textes ne prennent pas en compte la dimension humaine, l’ambition manque pour stopper l’Europe forteresse. Mais si ECR* a demandé de challenger ce vote c’est parce qu’ils voulaient encore plus affaiblir ces textes avant qu’ils partent en négociations et donc remettre en cause la décision de la Commission LIBE (Liberté civile, justice sociale). Autant, je suis farouchement contre ces textes, autant je ne pouvais jouer le jeu de l’extrême droite qui remet en cause la démocratie parlementaire. Remettre en cause cette décision, c’est ouvrir une porte pour remettre en cause toutes les commissions.
L’extrême droite se fout totalement des droits humains, nous ne pouvons nous abaisser à leur niveau.
E-gouvernance : services publics en ligne
Depuis de nombreuses années, les Etats-membres ont entamé la digitalisation des services publics, au détriment du lien ou de l’accès. Ce texte du Parlement, pour lequel je me suis opposée, prévoit le renforcement de ce phénomène.
Le problème ? De nombreuses personnes sont laissées sur le bas-côté, et n’ont plus accès à aucun service public. D’abord, parce que de nombreux citoyens ne bénéficient pas d’une bonne connexion internet, ou tout simplement ne possèdent d’un accompagnement personnalisé pour bénéficier de ces outils. Ensuite, parce que la plupart des sites internet ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap.
Tout ceci isole de trop nombreux citoyens, qui de ce fait, se voient mis au banc des services publics, et ne peuvent pas recourir à leurs aides. Un phénomène qui d’ailleurs inquiète la Défenseure des droits. Je défends et défendrai toujours les services publics accessibles à toutes et tous, et le plus facilement possible.