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Droit à l’IVG : Partout en Europe, nos corps, nos droits, nos choix !





Jeudi 24 novembre, l’Assemblée Nationale a adopté en première lecture une proposition de loi de La France Insoumise, soutenue par la majorité, par 337 députés (contre 32), proposant l’entrée de la constitution de l’IVG. Une bonne nouvelle pour le droit des femmes en France, après de nombreuses attaques survenues au niveau européen pour le droit à l’avortement.


En 1975, Simone Veil, alors Ministre de la Santé, soutenue par la Gauche française, fait passé le droit à l’avortement en France. Depuis, de nombreuses avancées ont été faites, notamment avec le prolongement du droit jusqu’à 14 semaines. Il aura fallu presque attendre 50 ans pour que ce droit fasse son entrée dans la constitution, permettant la sacralisation du droit à l’IVG pour toutes. Souvent remis en question, notamment par les plus conservateurs et l’extrême droite, le principe de constitutionnalisation est une bonne nouvelle pour garantir l’accès à l’IVG pour toutes les femmes en France. Mais le combat n’est pas terminé, le Sénat devant encore voté la loi à l’identique.

Le droit de l’IVG attaqué partout en Europe

C’est d’autant plus une bonne nouvelle au moment où le droit à l’avortement est remis en cause partout dans l’Union européenne. En Pologne, par exemple, où le gouvernement très conservateur a instauré une des lois les plus restrictives d’Europe, en prohibant le recours à l’avortement, sauf en cas de viol ou inceste, mais même en cas de malformation du foetus, Cette dernière a engendré de - trop - nombreuses victimes, ce qui a ému l’ensemble de la société. En Hongrie aussi, le gouvernement ultra conservateur tente également de réduire le droit à l’avortement. Si il est toujours officiellement légal, le pays a modifié sa loi datant de 1992 pour durcir les règles d’accès. Désormais, les femmes voulant y recourir seront désormais tenues d’écouter clairement les battements du cœur du fœtus. En Italie, où Giorgia Meloni vient d’être élue, l’avortement est fortement menacé. Déjà peu accessible à cause de nombreux praticiens qui sont objecteurs de conscience, l’arrivée de la nouvelle première Ministre inquiète, notamment chez les organisations des droits humains et les mouvements féministes : si elle a promis de ne pas toucher la loi de légalisation de l’avortement datant de 1978, elle a surtout préciser qu’elle voulait surtout donner aux femmes le “droit de ne pas avorter”. Enfin, encore pire, Malte reste le dernier pays européen où l’avortement n’est toujours pas légal.

Une menace grandissante pour le droit des femmes, notamment avec la montée de l’extrême droite partout en Europe. D’autant que pour le moment, aucune mention au droit à l’IVG n’est faîte dans la Charte des droits fondamentaux. Cela pourrait changer puisque que les députés ont voté en juillet dernier, en réaction avec la décision de la cour Suprême américaine, de l'inclure au plus vite. Dès lors, les pays de l’UE devront garantir l’accès à des services d’avortement sûrs, légaux et gratuits, à des services de soins prénataux et maternels, à la planification familiale volontaire, à la contraception, à des services adaptés.

Des lacunes françaises

Mais cette bonne nouvelle ne doit pas non plus nous faire oublier les problèmes en France. Comme le rappellent de nombreux témoignages de soignants, l’avortement est trop souvent difficile d’accès. D’abord par manque de centres d’avortement, de médecins le pratiquant (notamment à cause de sa valorisation et sa faible rémunération ou de la double clause de conscience), de rendez-vous (par exemple pendant les vacances). C’est notamment le cas en région où les déserts médicaux sont devenus la norme, on se souvient des témoignages de femmes ou du planning familial subissant de plein fouet le manque d'infrastructures adaptées pour pratiquer l’IVG. Ou encore lors des découvertes de grossesses tardives, qui rendent la prise de rendez-vous parfois très compliqué, auxquels il faut ajouter le manque de formation pour pratiquer ce type d’IVG.

Il faut donc vraiment mettre des moyens financiers, matériels, humains, des centres, et continuer le travail de prévention. Ce droit n’est pas acquis : lorsque les ultra conservatoires arrivent au pouvoir, le droit des femmes est toujours le premier à être

menacé. Nous devons continuer sans cesse le combat que nos mères, femmes, sœurs ont mené et se battre pour que la société ne porte plus atteinte à nos corps, nos choix, nos droits.

Plus que la constitutionnalisation, une véritable application de la loi est obligatoire !


Anne-Sophie Pelletier

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