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Coupe du monde de la honte Qatar 2022


En 2010, le Qatar a été désigné comme pays hôte du Mondial de football 2022.

Ce pays ne disposant aucunement des infrastructures nécessaires pour accueillir cet évènement d’envergure mondiale, un effort considérable a dû être fourni pour l’en doter. Plus de dix années après, le prix de cet effort constitue un tribut humain intolérable.


Le 23 février 2021, le journal The Guardian révèle que plus de 6 500 travailleurs expatriés sont morts depuis le lancement de la construction des infrastructures. Seuls cinq pays (Inde, Bangladesh, Népal, Pakistan et Sri Lanka) tiennent des registres officiels sur les décès de leurs ressortissants, ce qui laisse présager un nombre de victimes encore plus important.


L'organisation de la Coupe du monde au Qatar et la FIFA affirment faire tout ce qu'elles peuvent pour s’assurer la sécurité des travailleurs. Toutefois plusieurs enquêtes détaillées menées par de grands médias internationaux, des associations de défense des droits humains et des organisations syndicales alertent sur l’ampleur de la catastrophe.

Les critiques exprimées lors de l’attribution de cette compétition à un pays connu pour les mauvais traitements imposés à sa main d’œuvre immigrée se sont avérées fondées, et les assurances présentées par le Qatar et la FIFA vaines.


Face à la catastrophe humaine en cours, nous parlementaires et élus européens rejoignons les voix du monde du football refusant que cet événement majeur puisse être la cause de tant de souffrances. Aussi nous exigeons que le Qatar mette en place avec l’Organisation internationale du travail un organe de suivi des conditions de travail assurant la sécurité des travailleurs, leur bien-être, des rémunérations à la hauteur de l’effort fourni ainsi que des protections contractuelles et en termes de résidence.

Il faut honorer la mémoire des milliers de travailleurs, pour la plupart venus de loin pour gagner leur vie. Derrière les chiffres il y a des familles endeuillées, ruinées, qui luttent pour obtenir réparation. C’est pourquoi nous exigeons également un mécanisme de compensation aux familles à la hauteur des pertes humaines qu’elles ont subies. Du processus de désignation à la construction des infrastructures, l’organisation de cette compétition dépasse le cadre du football. Ainsi, la réalisation d’évènement de cette ampleur doit être conditionnée au respect des droits des travailleurs.


Dès 2013, une lettre signée par 23 pays membres de l’UE appelait à prendre en compte le respect des droits humains et des libertés individuelles au moment d’attribuer une compétition internationale. De plus, les ministres européens des sports ont envoyé le 27 janvier dernier une lettre à la Commissaire Mariya Gabriel visant à "garantir le respect des droits de l'homme dans le sport et les grands événements sportifs organisés au sein de l'Union européenne comme en dehors". Quelle est la position de nos institutions européennes en regard des récentes actualités entourant ce mondial ?


Nous appelons donc à ce que le Qatar mette immédiatement en place les mesures de protection des travailleurs et de compensations que nous demandons pour les familles des victimes. À défaut d’améliorations nettes sur ces demandes constatées par cet organe de suivi, nous appellerons au transfert de cette compétition dans un autre pays ou ensemble de pays hôtes.


Cessons de détourner les yeux et agissons pour que le Mondial de football 2022 puisse être une célébration, une passion commune à tous les peuples mais pas au détriment des droits humains ; au Qatar ou ailleurs.


Anne-Sophie Pelletier

Sylvie Guillaume

Saskia Bricmont


 

Coupe du Monde de la Honte - Qatar 2022
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